Trois questions à Samir Aïta, Président du Cercle des Economistes Arabes
Trois questions à Samir Aïta, Président du Cercle des Economistes Arabes
Pour travailler ensemble, collaborer et favoriser une meilleure connaissance de la Méditerranée et de ses acteurs, il est important de bien se connaître. Dans chaque newsletter, l’OCEMO dresse le portrait d’un de ses partenaires. Samir Aïta, Président du Cercle des Economistes Arabes, présente les objectifs et les réalisations de ce groupe de réflexion.
Le Cercle des Economistes Arabes : un lieu de dialogue sur les enjeux du Sud de la Méditerranée
Quel est le rôle de votre organisme en Méditerranée ?
Le Cercle des Economistes Arabes est un groupe de réflexion créé en 2009 par des économistes, des universitaires, des responsables de recherche, des acteurs et des cadres du secteur privé et d’organismes internationaux de la Méditerranée. Son objectif est d’être un lieu de dialogues et de débats sur les enjeux majeurs que les pays du sud de la Méditerranée sont amenés à affronter.
Quelles sont vos actions emblématiques ?
Déjà avant les événements du « Printemps Arabe », le Cercle avait attiré l’attention sur la situation socio-économique non-soutenable du modèle de développement des pays arabes de la Méditerranée. Georges Corm, Ibrahim Warde, Gilbert Achcar, Charbel Nahas, Ahmed Smaoui, Samir Aita, Karim Bitar, Mohammed Ali Marouani, Hela Yousfi, Hakim Ben Hammouda, Anouar Hassoun, Rabie Nasr, Nabil Marzouk, Jacques Ould-Aoudia, Akram Balkaid, et d’autres, ont tour à tour montré la nature rentière des économies, les difficultés et les fragilités des différents secteurs industriels (tourisme, transport aérien, énergie et chimie, etc.) et financiers (dette publique, secteur bancaire, banques islamiques), et les effets sociaux et politiques déstabilisants du « tsunami des jeunes » et des migrations intérieures à la région. Toutes ces difficultés se sont aggravées avec la crise économique mondiale de 2008, amenant les « ruptures » des années 2010-2011.
Très rapidement après le déclenchement de ces « ruptures », le Cercle a organisé en Tunisie et au Liban pour la Syrie, des conférences-débats sur les enjeux socio-économiques des transitions. Des économistes, des entrepreneurs, des décideurs, des syndicalistes et des militants de la société civile y ont participé. Des priorités se sont dégagées pour les périodes de transitions, tenant notamment compte du ralentissement économique et des difficultés de décision qui pouvaient les accompagner.
Le Cercle agit également en soutien d’expertise au « réseau arabe des organisations non gouvernementales pour le développement » pour les consultations régulières avec les institutions financières internationales : le FMI, la BEI, la Commission européenne, etc. Des thématiques particulières ont été mises en avant, telles que la crise énergétique dans le monde arabe - où se combinent gaspillage énergétique et défaillance d’approvisionnement - ou le travail informel, qui constitue la majeure partie de l’emploi hors secteur publique et agricole, touchant essentiellement les jeunes.
Quels sont vos projets à venir ?
Le Cercle partage avec les autres partenaires de l’OCEMO ses réflexions et appelle à la vigilance sur les conséquences de la détérioration des situations socio-économiques des pays arabes en transition. Il compte organiser au cours de 2016 deux séminaires se focalisant sur la Tunisie et sur l’Egypte. Il incite également au développement de recherches, dans le cadre des Objectifs de Développement Durable, sur les nexus « sécurité alimentaire-énergétique-eau » et « emploi informel-aménagement du territoire-décentralisation ».
Pour plus d’informations : http://www.economistes-arabes.org/fr/