Trois questions à Laure-Agnès Caradec, Présidente d’Euroméditerranée
Question 1 : La Semaine économique de la Méditerranée fête cette année ses 10 ans, selon vous qu’apporte cette manifestation au territoire local et méditerranéen et aux entreprises ?
Pour Euroméditerranée, l’objectif de notre participation à la SEM est de renforcer le positionnement national, international et méditerranéen de la métropole et sa capacité à attirer des investissements nationaux et étrangers, notamment par la fédération des acteurs économiques et l’accueil d’évènements internationaux. A ce titre, la Semaine Economique de la Méditerranée répond à cette logique : « Rendre plus visible les nombreuses actions menées par les acteurs du territoire en faveur du développement des économies méditerranéennes ». Vitrine des projets et initiatives locales, régionales et internationales, la Semaine Economique de la Méditerranée apporte un éclairage sur les initiatives du territoire en matière de développement économique, urbain, social et politique en Méditerranée. La SEM se doit donc d’être une vitrine pour démontrer l’excellence du territoire dans nombres de domaines, un lieu de convergence des acteurs concernés avec une ouverture en direction de la Méditerranée, à l’image du réseau des opérateurs de la ville durable en Méditerranée que nous avons fondé avec nos partenaires marocains, tunisiens, algériens, égyptiens, libanais et jordaniens et qui se réunit désormais au cœur de la SEM chaque année.
Question 2 : En quoi le numérique, l’innovation et les nouvelles technologies représentent-ils un enjeu économique et social en Méditerranée et pour quels acteurs ?
L’EPAEM, en élargissant son périmètre, se donne des objectifs de développement plus larges, basés sur une exemplarité et une reproductibilité permettant aux acteurs locaux de les dupliquer dans l’espace métropolitain. Euroméditerranée est amenée à construire une nouvelle « ville sur la ville », dans le respect des gr ands principes du développement durable. Cette volonté s’illustre depuis 2009 dans la labellisation « ÉcoCité » de l’OIN : l’émergence de réflexions nouvelles, notamment dans le domaine de l’énergie et du climat, et de projets innovants positionnent désormais l’EPA comme un acteur majeur en matière de conception urbaine durable et de ville intelligente. L’objectif opérationnel visé est de bâtir un modèle raisonné et exemplaire d’aménagement et d’architecture en climat méditerranéen qui rayonne sur l’arc métropolitain et soit transposable sur la rive sud de la Méditerranée.
L’EcoCité est conçue comme un laboratoire de recherche appliquée de la ville Méditerranéenne durable et se fixe comme objectif d’expérimenter une démarche, contextuelle et intégrée de la ville, adaptée à ses spécificités climatiques, géographiques, culturelles et d’usages méditerranéens. Elle propose, en outre, dans une situation économique tendue, une offre urbaine partagée préservant l’environnement, la santé et favorisant la qualité, le confort d’usage pour tous et à un coût acceptable : « low cost/easy tech ».
Question 3 : Quelles sont les actions mises en place par l’EPA Euroméditerranée pour soutenir les perspectives de l’économie numérique ? ou Comment intégrez-vous le numérique et les nouvelles technologies dans vos projets ?
Préparer, aujourd’hui, la « ville de demain » c’est soutenir l’investissement dans les villes afin de faire émerger un nouveau modèle urbain, de favoriser l’évolution des usages et des pratiques en ville, de s’appuyer sur une approche intégrée et innovante des transports et de la mobilité, de l’énergie et des ressources, de l’organisation urbaine et de l’habitat. On qualifie souvent cette ville de demain de « ville intelligente » car elle s’appuie fortement sur les nouvelles technologies de l’information et du numérique qui ouvrent la voie à de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles manières de gérer, de gouverner et de vivre la ville qui façonneront les villes de demain. Elle s’appuie également sur la formation et l’enseignement : la « ville apprenante » doit permettre à chacun, au regard des besoins économiques et industriels, de participer à la vie du territoire. La ville demain devra être apte à faire face aux besoins des institutions, des entreprises et des citoyens, tant sur le plan économique, social qu’environnemental. Appliqué au champ urbain, le numérique permet de rationaliser les usages (parking mutualisé) tout en offrant un confort aux usages et aux habitants (e-conciergerie, contrôle des échanges thermiques, conception et modélisation des bâtiments…). Des projets très concrets sont déjà en cours d’achèvement (projet Thassalia, ilot démonstrateur Allar…) qui font de ces concepts une réalité d’aujourd’hui.