Le capital-risque, un outil pour développer l’emploi privé
La Banque Européenne d’Investissement (BEI) prévoit d’investir 150 millions d’euros dans les trois prochaines années, dont 50 millions d’euros émanant directement de la Commission européenne, afin de soutenir l’emploi privé au sud de la Méditerranée. Une aide cruciale pour les PME.
« L’origine des révolutions arabes est avant tout sociale. La jeunesse manque de perspectives. Réduire le chômage et développer l’emploi constituent donc des impératifs cruciaux. Toutefois, les banques préfèrent financer les institutions ou les gr andes entreprises plutôt que les PME, jugeant leurs projets trop risqués » explique Christian Lopez-Baillo, directeur des placements de la BEI. Pour soutenir les PME et donc l’emploi, la BEI intervient donc directement auprès des fonds de capital-investissement, de capital-risque ainsi que des institutions de microfinance. Ce mécanisme se décline en trois actions. La BEI abonde des fonds de capital-investissement, prenant ainsi des participations dans le capital de PME. Afin de soutenir leur action et de pallier leur manque d’accès aux capitaux internationaux, les sociétés financières
locales de taille modeste sont également concernées. Par ailleurs, la BEI investit et prête des fonds aux institutions de microfinance, par exemple aux sociétés d’investissement en microfinance. Les banques, les coopératives de crédit ou les autres intermédiaires qui bénéficieront de cet apport devront le consacrer au développement des plus petites entreprises, ainsi qu’aux projets des particuliers à faibles revenus.
« En 2015, les investissements de la BEI ont permis de soutenir 80 000 personnes et de générer 900 postes additionnels. Quant à la microfinance, elle profite aujourd’hui à près d’un million de bénéficiaires, dont la moitié sont des femmes » se félicite Christian Lopez-Baillo.
L’aide de la BEI concerne prioritairement l’Algérie, le Maroc, la Tunisie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban et la Palestine. La première opération concrète sera signée en septembre 2016, il s’agira d’un fonds égyptien. D’autres projets, portant notamment sur des fonds nationaux mais aussi des fonds multi-pays, sectoriels ou généralistes, sont également prévus.
« Nous misons notamment sur l’effet catalyseur que génère notre action » commente Christian Lopez-Baillo. « Ainsi, chaque euro investi par la BEI génère six euros additionnels. » Un réel atout pour des sociétés qui recherchent des financements solides et pérennes pour développer de l’emploi.