Vers une nouvelle politique européenne de voisinage
L’Union Européenne (UE) vient de lancer une consultation sur l'avenir de ses relations avec les pays voisins. Un premier document sera rendu public en mars 2015, puis finalisé, après consultation des partenaires, à l’automne.
« Il s'agit de répondre aux défis et aux opportunités, d’aujourd’hui et de demain » explique la ministre européenne des Affaires étrangères Fédérica Mogherini, en lançant la procédure de révision de la Politique Européenne de Voisinage (PEV). La PEV dispose d’un de financement de 15,4 Md€ pour la période 2014-2020. Elle a été conçue en 2003 pour entourer l’UE d’un cercle d’États amis afin d’en stabiliser les frontières. Avec au Sud l'Algérie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Palestine, la Syrie et la Tunisie. Et à l'Est l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine.
« Cette révision reflète les limites de l’approche européenne actuelle, centrée sur l’extension à l’Est confrontée à la crise ukrainienne. Elle soulève une question fondamentale liée à la définition même de l’Europe : Est-elle un espace qui court de l’Atlantique à l’Oural ou bien un bloc concurrent de la Russie ? » analyse Samir Aïta, président du Cercle des économistes arabes.
Pour l’économiste, la focale en Méditerranée réside ailleurs. « C’est ce Sud oublié, en instabilité chronique depuis les soulèvements arabes, qui comptera bientôt autant d’habitants que l'Europe, qui pose à l’UE les vrais défis, de la sécurité à l’immigration jusqu’aux politiques internes. »
Cette révision, dont la dernière remonte à 2011, pose bien d’autres questions : « Peut-on continuer à traiter les États arabes individuellement, distinguant les pays, riches en hydrocarbures d’une part et en populations d’autre part ou doit-on encourager l’intégration régionale ? ».