Cap sur 2017 pour la Tunisie avec l'Institut de la Méditerranée
L’institut de la Méditerranée participe à l'écriture de la feuille de route économique de la nouvelle Tunisie. Ce document de plus de 600 pages dresse des diagnostics et élabore des préconisations pour les trois prochaines années.
Mardi 6 janvier 2015 à Tunis, l'Institut de la Méditerranée - Tunisie présentait son « étude stratégique de reconstruction et de développement de l'économie tunisienne » dans sa version finale, réalisée avec l’appui de la direction générale du Trésor tunisien qui finance les travaux. Ce document qui compte deux volumes a été coordonné par les professeurs Chedly Ayari, Jean-Louis Reiffers et Sami Mouley.
Le premier volume concerne les diagnostics stratégiques, les transformations structurelles et les repères de résilience économique. Le second volume se concentre sur le programme de réformes économiques et sociales et les scénarios de cadrage macro-économique pour les trois prochaines années.
Le document indique que la Tunisie devrait pouvoir atteindre une croissance de l'ordre de 7% par an contre 4% sur la période 2000-2011 et 2% de 2012 à aujourd'hui.
Tout le monde semble s'accorder sur les limites et les difficultés du modèle de croissance actuel. L'étude démontre que les politiques ne sont pas suffisamment opérationnelles car l'urgence a imposé des solutions de court terme pour maintenir la paix sociale.
Le rapport préconise notamment d'encourager le développement de l'économie sociale et solidaire, de mettre à niveau et développer la formation professionnelle en lien avec les politiques de l'emploi et de développer le secteur privé. Il défend la mise en place d'une réforme fiscale et insiste sur la nécessité d'une meilleure efficience des finances publiques et d'une flexibilité du régime de change pour contrecarrer la dépréciation du dinar. Les auteurs envisagent également une réforme institutionnelle pour entrer dans une « démarche de décentralisation appropriée » et l'élargissement de la base du système de protection sociale pour combattre les déséquilibres structurels.