Un programme innovant source d’inspiration pour les villes méditerranéennes


Lancée il y a vingt ans à Marseille, Euroméditerranée est l’une des plus gr andes opérations de développement économique et de réaménagement urbain en Europe. Ce programme d’envergure internationale engage la réhabilitation d’un périmètre de 480 hectares au cœur de la métropole marseillaise, entre le port de commerce, le Vieux-Port et la gare TGV. Opération de réaménagement mais aussi de développement économique, social et culturel, Euroméditerranée constitue un accélérateur de l’attractivité et du rayonnement de la métropole Aix-Marseille entre l’Europe et la Méditerranée. Jean-François Royer, Directeur du développement, explique l’importance de l’innovation inscrite au cœur même de ce gr and projet, qui inspire déjà d’autres villes méditerranéennes.

JF Royer

Comment se concrétise l’innovation au sein d’Euroméditerranée ?

Jean-François Royer : L’innovation fait partie intégrante d’Euroméditerranée. Dans le cadre de notre activité d’aménageur, nous plaçons l’innovation dans l’ensemble des opérations que nous réalisons. Lorsque nous déléguons des projets à des prestataires, nous inscrivons l’innovation dans le cahier des charges. En tant qu’aménageurs, l’innovation peut aussi bien concerner les processus constructifs que l’efficacité énergétique ou la dépollution des sols. A titre d’exemple, nous misons sur la géothermie marine. Deux réseaux de température (froide et chaude) sont actuellement développés par des opérateurs privés, l’un par une filiale du groupe GDF Suez sur Euromed 1, l’autre par EDF OS pour alimenter Smartseille et plus largement Euromed 2. Ces réseaux offrent l’avantage de produire à une échelle industrielle une énergie décarbonnée composée à 70 % d’énergies renouvelables à prix maîtrisé.

L’innovation se traduit également dans les usages. Le démonstrateur Allar/Smartseille initié par Euroméditerranée et développé par le groupe Eiffage permet de tester les principes fondateurs d’une EcoCité méditerranéenne. Le projet accueillera à terme près de 800 habitants et plus de 2000 salariés. Nous y avons développé de nombreuses innovations sources de mieux vivre et d’économies comme par exemple une plateforme de réservations de places de parking permettant qu’une même place bénéficie à un salarié durant la journée, à un habitant pendant la nuit, à un invité le week-end…

L’innovation s’exprime dans le développement économique. Nous avons à cœur d’accompagner les entreprises innovantes, pour permettre aux entreprises locales de gr andir et d’attirer de nouvelles sociétés. L’accompagnement des entreprises du numérique a toujours été une priorité comme en témoignent la création du Pôle Média Belle de Mai, il y a dix ans déjà et la mise en place d’une chaine de valeur complète intégrant offre de formation, incubateur et pépinière, associations, centres de recherche et de ressources mutualisés. Nombreuses sont les start-ups qui ont bénéficié de cet environnement avant de devenir des « Tech champions » reconnus continuant à se développer à l’international depuis Marseille au sein notamment du quartier d’affaires de la Joliette, l’un des plus gr ands d’Europe avec plus de 550 000 m² de bureaux. Des équipements publics, de formation, culturels de rayonnement international ont aussi été programmés dans un souci de bâtir un projet global au service, à la fois, du développement économique et de la population.

Le concours Med’Innovant, dont la cinquième édition se tiendra en novembre, repère, promeut et accompagne des porteurs de projet qui souhaitent mener des initiatives innovantes et durables, à travers la création de services ou de démonstrateurs, sur le périmètre de l’EcoCité Marseille Euroméditerranée, et plus largement sur le territoire métropolitain.

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Le nom même du programme Euroméditerranée traduit l’appartenance au continent Europe mais aussi à la sphère Méditerranée. Cette appartenance méditerranéenne constitue-t-elle une caractéristique importante pour Euroméditerranée ?

 Jean-François Royer : Un programme d’aménagement tel que le nôtre ne peut pas se concrétiser de la même façon à Lille ou à Marseille. Aujourd’hui, les modèles de villes durables se situent plutôt au nord de l’Europe, en Sc andinavie, en Allemagne ou en Suisse. Décliner mécaniquement de tels modèles n’aurait pas de sens. Par le climat, par la proximité de la mer, par les usages, par les revenus disponibles, nous sommes beaucoup plus proches de villes méditerranéennes telles que Rabat ou Tunis que de Copenhague ou Berlin. Nous disposons de forts atouts tels que l’ensoleillement, la présence de la mer, le vent, que nous exploitons au mieux.

L’expérience acquise par Euroméditerranée peut-elle devenir une source d’inspiration pour d’autres villes méditerranéennes ?

MC ILOT ALLAR crédit photo Michèle ClavelJean-François Royer : Tel est en effet notre souhait. Euroméditerranée s’est vu confier la mission d’exporter les savoir-faire français. Nous participons activement au réseau des opérateurs urbains durables en Méditerranée. Ce réseau créé en 2010 et composé d’opérateurs égyptiens, marocains, français, tunisiens, jordaniens et libanais favorise la coopération et l’échange de bonnes pratiques entre les professionnels de l’aménagement du pourtour méditerranéen.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’EPA Euroméditerranée

Les chiffres clés d’Euroméditerranée (et de son extension)

  • 480 hectares
  • 16 000 logements neufs + 6000 réhabilitations
  • 35 000 emplois
  • 7 milliards d’investissements
  • 1 000 000 m 2 d’immobilier d’entreprises
  • 200 000 m² de commerces
  • 40 hectares d’espaces verts et publics
  • 200 000 m² d’équipements publics