Mouïn Hamzé co-président de l’OCEMO
Faire partie de la famille de l’OCEMO implique une responsabilité indéniable que nous avons à cœur de partager afin d’œuvrer ensemble au renforcement du développement humain et la consolidation de la coopération méditerranéenne. Je souhaite que cette opportunité nous permette de valoriser nos expériences respectives et de bénéficier de la complémentarité des partenaires pour lancer des projets qui profiteront aux membres de l’OCEMO et à la communauté méditerranéenne tout entière.
Mon engagement dans de nombreux programmes et initiatives de recherche, d’innovation et de développement tant bilatéraux que multilatéraux m’ont incité à accepter cette responsabilité de co-président de l’OCEMO en vue de participer à des actions dont l’urgence de certaines n’est plus à démontrer pour atténuer un tant soit peu les retombées jusque-là négatives du printemps arabe.
La poussée du fondamentalisme et la progression du chômage représentent des périls qui menacent surtout notre région et subsidiairement l’Europe et risquent de devenir incontrôlables si aucune initiative n’est prise pour y pallier. Les crises du Moyen-Orient, jusque-là considérées comme locales et « lointaines », ne peuvent trouver de solution qu’à travers une action concertée de la communauté internationale. Après le printemps arabe raté, le citoyen arabe se retrouve face à sa triple frustration entre un Occident distant et indécis, un gouvernement oppressant et déshumanisé et un islamisme radical sachant à merveille se positionner en champion de la récupération.
L’assistance étrangère seule n’apportera pas de solution à long terme, si elle ne s’accompagne pas d’un véritable partenariat. Il faut sérieusement œuvrer à renforcer la diversification de l’économie, la formation professionnelle et l’innovation à travers des projets à caractère régional en vue de stimuler la croissance et la création d’emplois rentables. Mobiliser le capital humain jeune sur l’innovation et l’entreprenariat est une étape incontournable pour sortir de la crise méditerranéenne.
Enfin et surtout aider à étouffer les conflits qui perdurent. Ceci éliminerait les risques de dérapages irréversibles qui guettent la région.
L’OCEMO est certainement au fait de ces préoccupations et œuvrera, avec le concours de ses partenaires, à se tailler une part utile et efficace dans ces chantiers de perfectionnement.
Mouïn Hamzé,
Beyrouth le 21 Janvier 2015