Open Street Map : une carte collaborative au service des citoyens
À l’heure de l’économie participative, un groupe d’internaute tente de créer la carte du monde la plus complète possible. Pour présenter ce programme, Jean-Louis Zimmerman, administrateur d’Open Street Map France était présent le 3 novembre 2016 à la 10ème édition de la Semaine économique de la Méditerranée. Focus sur cette carte collaborative qui tente de défier le géant Google.
Créé en 2006 par Steve Coast, Open Street Map marche sur le même principe que Wikipédia. Fort d’une importante communauté, l’espace de contribution génère un gr and nombre de données précises et uniques que les pouvoirs publics s’arrachent déjà. Que l’on soit cartographe ou simple curieux du système, l’ergonomie de la plate-forme permet à n’importe qui de rentrer des données afin d’amener des précisions sur un lieu. Cependant, toute erreur est détectable et corrigible, le but final étant de retranscrire avec fiabilité la cartographie d’un quartier, d’une rue, mais aussi d’un équipement.
« La valeur ajoutée d’Open Street Map c’est la communauté » se réjouit Jean-Louis Zimmerman. Outre les contributeurs, la communauté exécute un travail de veille et de tri d’information. « On a tellement de ressources qu’on ne sait plus les trier ! ». Avec cet outil la création est infinie. La précision de la carte permet de zoomer jusqu’à l’emplacement des bornes à incendie ou encore celui des bancs. Concurrent direct de Google, Open Street Map impressionne par sa rapidité de mise à jour, les usagers sont tellement impliqués dans le projet qu’au moindre changement physique à proximité (travaux, création de route), la modification est réalisée.
Le cadastre des impôts comme point de départ de l’Open Street Map en France
Opérant sur le système de l’Open Source, la cartographie collaborative a été permise en France grâce au cadastre numérisé. À partir de cette mine d’information, les premiers utilisateurs ont redécoupé le cadastre. Organisés par propriété, les participants d’Open Street Map l’ont réorganisé à partir du bâti existant afin de permettre une meilleure lecture de la carte. Véritable alternative à Google Maps, le Wikipédia des cartes offre l’avantage d’être neutre dans le choix d’affichage sur la carte. Ici, pas de référencement qui favorise un commerçant plus qu’un autre, tous sont logés à la même enseigne.
Dans les faits, Open Street Map est utilisé par les collectivités locales. À Paris par exemple, la RATP utilise le service pour animer ses cartes interactives. Des mairies lancent des concours de contribution afin de rendre plus précises la carte de leur ville.
Une communauté mondiale
Outre la France, le phénomène est mondial et chaque année des rassemblements de contributeurs se tiennent. Le prochain aura lieu à Sao Paulo et se tiendra du 25 au 27 novembre 2016. Actif sur les cinq continents, le projet a d’ores et déjà bien avancé en 10 ans et commence à apporter de nouveaux services tels que des itinéraires GPS ou des repères photos. Véritable trésor du web, Open Street Map est un outil infini qui tente de se démocratiser pour devenir plus qu’une alternative aux cartes des gr ands groupes. En se basant sur sa communauté mondiale, elle gagne en fiabilité et en précision jour après jour, devenant même une obsession pour tout passionné de cartographie.